Si d'abord le bruit de son portable lui avait sonné infernal, comme de la construction aux petites heures du matin ou une mère aimant narguer en demandant à son enfant si il ou elle allait bientôt se marier - pas que la chasseuse avait à vivre avec cette option, vu le parcours qu'elle avait choisit, dans la vie. Toutefois, son humeur massacrante, causée par une gueule de bois lui martelant encore le crâne, fut rapidement changée par de l'excitation: Owain, un ancien ami rencontré durant les pires années de sa vie, l'appelait pour lui parler d'une potentielle chasse. Elle n'avait pas écouté le reste de son histoire - un truc avec deux adolescent, dans les Miller's Woods, qui avait été attaqué ou quelque chose dans le genre. Elle n'en avait rien à faire, pour le moment. Tout ce qu'elle voulait, c'était de s'occuper du cas de la créature avant de retourner au Bronze pour se claquer une autre cuite, terminant la soirée dans le fond de son pick-up, ou dans le lit d'une conquête quelconque dont elle ignorerait le nom la journée suivante.

C'est sans hésiter qu'elle conduit jusqu'au bois, se gargarisant la bouche avec une vieille bouteille de rince-bouche trouvée sous le siège passager. La limite de vitesse n'est pas nécessairement respectée mais c'est une urgence. Si un policier l'arrête, elle n'aura qu'à user de ses charmes pour se sortir de la mouise.

Arrivée à destination, elle enfile sa veste de cuire avant de se diriger vers l'arrière du camion. Empoignant son sac à bandoulière, elle vérifie que sa panoplie d'armement est complète: lampe torches, couteaux, arbalète et carreaux, eau bénite, pistolet et, évidemment, Mabel, son fusil à canon scié. Satisfaite, elle le glisse sur une épaule avant de disparaitre dans la noirceur de la forêt, s'arrêtant à sa lisière, lorsqu'elle voit la silhouette de son ange gardien. Pour le taquiner, ou du moins pour s'amuser, elle sort une lampe de son sac et envoie le faisceau en plein visage de son ami.

-Je ne t'ai pas trop fait attendre, l'Archange ?

- Je vois que tu es déjà parée... On y va ?
-Je te suis, mon chérubin.

Satisfaite de la réaction de ton partenaire, tu abaisses le faisceau de ta torche avant de le diriger vers la route pour vous éclairer. La lumière te guide, ainsi que ton compagnon, dans la pénombre, éclairant racines que tu enjambes, troncs d'arbres coupés que tu évites et d'autres obstacles agaçants plus qu'autre chose. Tu n'as pas envie de te marteler la gueule à coup de branches d'arbres simplement parce que tu ne regardais pas devant toi. Ce serait plutôt stupide, quand même. Non, tu préfères de loin te faire marteler la gueule par un démon que par la nature. Ton partenaire attire ton attention alors qu'il te mentionne l'apparence du monstre. Ou, du moins, une partie de son apparence. Une bête griffue. Heureusement que ta veste est en cuir - ce n'est pas une cotte de maille comme ton preux chevalier, mais c'est le mieux que tu peux te dégoter, avec tes fond. C'est déjà plus résistante qu'un simple T-shirt.

-C'est toujours plus marrant avec des griffures. Le double sens découlant de tes paroles ne t'échappe pas mais tu n'en fait rien. Tu sais pourquoi il est là ? Je veux dire, il semble protéger un truc ou pas ? Parce que, si c'est le cas, c'est peut-être un nid et je doute fortement que toi et moi pouvons s'en sortir s'en sortir sans renfort.

L'idée de devoir en affronter plus d'un, de risquer ta vie face à toutes ces créatures, ça te procure un frisson parcourant ton échine. Un frisson de plaisir, bien sûr. L'adrénaline te parcours déjà les veines, lentement, surement, te remplissant d'un courage qui ne t'es pas inconnu. Tu es prête à faire les pire conneries pour débusquer du démon. Ça, ou c'est la présence de l'ange, qui te fait ça. Tu sais très bien ce que ses dons peuvent faire. L'étendu de son contrôle t'es inconnu, toute fois. Même lui à ses secrets, tout comme toi. Dans tous les cas, peu importe que cela provienne de lui ou de toi - ce qui est fort probablement cette dernière option - tu ne peux pas mourir. Pas quand tu as un objectif: la mort définitive de Dylan.

Un sourire étire tes lippes - tu avais oublier que, pour un ange, il avait autant de répartie que le diable, Owain. De t'imaginer à t'envoler hors de la forêt, porté dans les bras de l'ange ferait presque battre ton palpitant. Presque. Si tu n'avais pas eu à revoir Dylan, récemment, peut-être serait tu plus apte à te laisser porter en l'air par ton ami. Quoique, peut-être pas, au final. Il t'a vu à ton pire et, même si pour certain.es, te retrouver couverte d'ecchymoses après avoir passé ta nuit dans des cimetières serait digne du pire, c'est que ces personnes n'avaient rien vu, rien connu de ta vie d'antan.

-Belle façon de me dire que tu veux me faire monter au septième ciel, héros.

Tu ne t'empêches pas de grimacer. Il faut bien savoir rire, après tout. Même lorsqu'un démon potentiellement accompagné de nombreux alliés à la taille géante risque de vous écraser d'une coup de patte.

Suivant ton allié, vous vous enfoncé toujours plus loin à travers la pénombre de la lisière verte, ta torche comme seule guide. Soudainement, Owain s'arrête et tu suis son mouvement, bien que tu manques de trébucher dans une racine que tu peines tout juste à voir. Tu le suis au sol alors qu'il analyse autour de vous. Tu plisses des yeux, tentant de ton mieux de trouver quelque chose qui pourrait te donner un indice sur la nature de la créature. On croirait que ton expérience te donnerait des yeux de lynx mais non. Va encore dans un cimetière - ceux de Sunnydale ayant des luminaires pour aider à voir. Dans la forêt, c'est un supplice. Toutefois, tu ne manques pas la grande trace de pas trahissant la largeur de ce que vous vous apprêté à affronter - ceci faisant surgir un commentaire de ton ami, ce à quoi tu réponds, déposant doucement ton sac au sol.

-On a donc affaire à un loup solitaire. Chuchotant, tu poses doucement ta main dans ton sac, farfouillant pour trouver quelque chose. J'espère que de recevoir des visiteurs ne lui déplait pas trop. Pour effet, tu sors ton fusil au canon scié de ton sac. Mamie Mabel à bien hâte de le rencontrer.

Doucement, tu te relèves, pointant du montant une nouvelle direction au chevalier de la table ronde: d'autres traces de pas, démarquant clairement un chemin utilisé par la créature. Juste derrière, un tronc d'arbre. Alors que tu t'approche de ce morceau de verdure, tu vois que sa couleur est peu commune: rouge, avec une texture gluante que tu remarques alors que tes doigts se pose sur le tronc. Du sang frais, colorant l'arbre en un patchwork mêlant saleté, nature et hémoglobine.

-On dirait qu'on est pas les premiers à lui rendre visite, ce soir...

La chimie vous anime, autant que l'adrénaline parcourant tes veines à l'idée de combattre un monstre. Votre duo n'est pas à refaire. Si vous n'êtes pas nécessairement des allés ayant combattus côtes à côtes pendant des siècles, ou même des années, votre coordination ne peut être contredite. Un regard est suffisante pour se comprendre. Une phrase veut tout dire. Vos silences sont remplis de non-dits que vous n'avez pas besoin de vous dire. Tu ne pourrais pas demander un meilleur partenaire de chasse. Surtout si tu compares avec ceux que tu as eu de ton temps dans la guilde des chasseurs de L.A - eux, c'était un désastre. Avec Owain, tu as confiance. Tu sais qu'il a tes arrières comme tu as les siennes. C'est sécurisant, voire électrifiant.

Alors que tu avances dans le bois, l'archange à tes côtés, la densité augmente, tout comme ta poigne sur la poignée de Mabel - si un démon se trouve ici, et les traces de sang que tu as trouvés sont un bon éducateur, tu préfères pouvoir tirer plus tôt que trop tard. Et si tu peux le tuer instantanément, encore mieux.

Alors qu'Owain touche au sang frais, tu esquisses une grimace dégoutée. Il t'est arrivé plein de truc, avec du sang. Des plaies, ta bouches remplie après trop de coups, en recevoir sur ton corps alors qu'une victime s'est retrouvé en morceaux au-dessus de toi. Pourtant, malgré toutes tes mésaventures, tu ne voudrais pas volontairement toucher du sang. C'est un peu répugnant. Et puis, la maladie - quoique, un ange, tu te dis, ne dois pas vraiment craindre quelconque maladie non surnaturelle, au fond. Toutefois, ton allié semble persuadé que le démon, qu'il soit passé par ici ou non avec une victime, ne doit pas s'être battu dans les parages mais plus loin. Avant de continuer, l'ange mentionne Alien versus Prédateur, te faisant froncer les sourcils.

-Ew. Tu veux dire qu'ils peuvent nous mettre enceinte ?

Tu n'avais vu que de ces films que le célèbre vidéo de la femme enceinte. Dylan n'était pas du genre à te laisser regarder des films, quand tu étais enfermée dans sa cave comme réserve à sang frais. Avant cela, tu étais plutôt dans le surnaturel et l'occulte, contrairement à ton père qui adorait la science fiction. Apparement, le surnaturel te colle à la peau peu importe ce que tu décides de faire de ta vie. Pour le meilleur et encore plus pour le pire...

Continuant votre route, ignorant la vision de toi, enceinte d'un démon, tu t'enfonces d'avantage dans Miller's Woods. Au aguets, tes yeux balaient les environs, par-ci, par-là. Tu tentes de trouver un autre indice, n'importe lequel qui pourrait vous guider vers la créature qui risque de vous tuer. Alors que tu t'accroupies pour analyser ce que tu crois être une empreinte de patte - la taille te surprend à chaque fois - un rugissement se fait entendre, des branches d'arbres se mouvant, des feuilles se retrouvant même détaché. Instinctivement, tu te relèves rapidement, pointant ton arme en l'air. Tu ne mourras pas ici ce soir.

-De toute évidence, je crois que c'est lui qui nous à trouvé. Tu te retourne, tentant de trouver celui qui obtiendra une balle en pleine tête. Prêt à en découdre, Sir Knight ?

La réaction de ton partenaire face à ta suggestion d'une grossesse monstrueuse te tire un sourire. Tu t'arrêtes pour le regarder. Doucement, lentement, tu le regardes de haut en bas, ta main sur le menton, comme un docteur analysant son patient. Tu penches la tête sur le côté, puis tu hoches de la tête.

"Pourtant, je te verrais bien en mère en cloque."

Tu te retournes avant de voir sa réaction pour poursuivre dans la forêt et, rapidement, les ténèbres vous submergent, alors que les indices vous mènent droit au démon. Immense, poilue, puante. Évidemment. Ça n'aurait pas pu être une créature mignonne, genre un gremlin ou chihuaha. Non, il fallait que ce soit immense et putride. Entre ça et alien, au final, il y avait pas grande différence et, définitivement, tu ne souhaites plus la grossesse à ton camarade et encore moins à toi-même.

Ce dernier sort son arme et tente de fracasser la créature, vous donnant un peu d'espace nécéssaire. Sachant maintenant où il est, tu laisses tomber ton sac au sol et empoignes Mabel, te distançant un peu plus loin de l'ange-gardien, pour prendre une bonne visée de la bête de laquelle tu t'approches un peu plus. Tu ne voudrais pas percer les tympans d'Owain, quand même. Une fois à la distance parfait pour blesser la créature mais garder les facultés auditives de ton ami, tu tires. Une. Deux fois. La deuxième touche sa cible mais tu ne retrouve sans munitions dans le fusil. Pas le temps de charger alors que la bête te prend comme cible prioritaire. Tu évites une patte de justesse, si une griffe lacère ta veste de cuire, et par la même occasion un peu de ta peau, ton cri est étouffé par la roulade que tu effectue pour te garder en vie.

L'adrénaline coule dans tes veines alors que tires sur les sangle de ton havresac pour l'attirer vers toi. Tu empoignes un couteau que tu empoches et un pistolet contenant un peu plus de balle que Mabel - elle a beau être un vrai tank, ses munitions prennent trop de temps à charger. Le flingue est un peu plus petit et moins bruyant pour les oreilles.

Tu te rapproches de nouveau vers Owain, lui laissant assez d'espace pour user de ses ailes au besoin. Au dessus des bruits du combats, tu essaie de porter ta voix pour qu'il t'entende.

"T'as une idée de sa faiblesse ? J'ai pensé cervelle mais, clairement, il en faudra plus pour l'atteindre et je doute qu'il soit très grand. Et la décapitation, ça risque de prendre du temps."

Tu aurais vachement apprécié la présence d'un sorcier, en ce moment. Une poudre pour réduire sa taille, un poison, un somnifère ou un chaudron pour l'assommer ? Tu prendrais n'importe quelle idée, à ce point-ci. L'immensité de la créature ne t'étais pas passé à l'esprit comme futur problème. Tu ne connaissais rien d'elle, non plus. Une première.

Alors que toi et le chevalier vous consultez, la créature attaque encore, Owain use de son épée pour dévier l'attaque, vous protégeant de sa charge - tu profites de ce temps pour retirer le cran de sureté du flingue alors qu'Owain formule un plan - une distraction, une balle dans le plexus solaire. C'est un plan comme un autre et le seul que vous ayez pour le moment. La seule chose sur laquelle vous pouvez miser. La seule chose pouvant sauver la mise d'étudiants voulant profiter de l'endroit pour fumer un pétard avant de se retrouver déchiqueter par une créature infernale. Une mission personnelle te poussant à t'assurer que ce ne soit pas le cas.

Alors que l'ange gardien s'envole pour distraire le démon, tu pointes ton armes sur la créature, un oeil bien visé. Si tu préfères la sensation du bois d'une arbalète dans tes mains, tu sais très bien que, dans ce cas précis, les armes à feux sont la meilleure option. Un carreau d'arbalète aurait difficilement traversé sa peau, bien plus résistante que la moyenne - même si ta réputation au niveau de ton visé n'était plus à refaire. Ton observateur, dans le temps, n'aurait pas apprécié ton utilisation de telle arme qu'il aurait, ironiquement, traité de façon primitive et destructive de s'occuper de démon. L'ironie étant bien dans le fait que, cette arme de destruction, que ce soit le flingue ou l'arbalète, servait à détruire et éliminer un monstre. Et il l'obtiendrait, sa destruction.

Owain en l'air, le démon tentant de l'attraper, tu tires. Une fois, deux fois, trois fois. Tu hésites à tirer une autre fois mais le démon se tortille de douleur, ci et là, tentant de faire arrêter la douleur qui le transperce sans toutefois savoir ce qui lui faisait si mal. Malheureusement, cela voulait aussi dire qu'il n'était pas mort. Et si tu tente de lui enfoncer une autre balle dans le ventre, il profite de ton hésitation pour te retirer l'arme de la main, propulsé au loin - trop loin pour que tu ne puisses te l'accaparer de nouveau. Tu es maintenant sa cible principale, oubliant entièrement l'existence du démon volant, préférant la chaire d'une potentielle. Évidemment.

Tes yeux s'écarquillent alors que tu évites un coup de griffe, puis un autre. Il est déchainé, manque d'ordre dans ses attaques, dans ses idées. Tu décides de risquer le tout pour le tout. Évitant un autre coup de patte, tu fais une roulade vers l'avant, profitant du momentum en te relevant pour lui enfoncer ta dague dans le plexus de toute la force que te fourni ton adrénaline. Tu sang te coule sur la main, sur le visage, la chaleur te forçant à fermer les yeux alors que le monstre frappe une nouvelle fois, t'envoyant planer au loin.

Tu ne sais pas si c'est le coup finale alors que tes oreilles son envahi par un craquement sonore, alors que tu percutes un tronc d'arbre. Définitivement une côte. Si tu ne sens pas encore la douleur, tu vas regretter cette soirée, si tu ne réussi pas à mettre la main sur Yue ou, au pire, des anti-douleurs extra-fort. Tout ce que tu peux faire, c'est espérer qu'Owain saura s'occuper de la créature, si elle est toujours en vie, pendant que les étoiles s'estompe de ta vue...

Tu ne vois pas grand chose. Le noir. Le néant. C'est surement parce que tu as les yeux fermés, finalement. Tu entends vaguement ce qui se passe autour de toi - un gros brouhaha s'approchant de toi, un sifflement rapide, un écroulement, comme un éboulement dans une montagne. Tu ne sais plus où tu es, ni même pourquoi, tu es. Une voix tente de t'extirper de ta stupeur, de ton état inconscient, des étoiles et de la galaxie que tu perçois quand tu tentes d'ouvrir les yeux. La voix te semble si familière mais tu n'arrives pas à la placer, tu ne vois même pas qui parle, tellement tes yeux n'arrivent pas à se centrer, à focuser sur quoi que ce soit. Ta tête tourne, aussi. Tu as mal au crâne, aux côtes, au dos. T'as un peu envie de vomir aussi. Si tu étais dans un état premier, plutôt que dans cet état second, tu pourrais identifier que tu as une commotion cérébrale. Sauf que là, la cohérence ne t'es pas donnée. Toutefois, à la personne à côté de toi, tu tentes de communiquer mais rien n'es claire, en ce moment.

"M'ouais, M'man, je me réveilles, juste cinq minutes, s'teplait."

Tu réalises à peine ce qui vient de sortir de ta bouche alors que, lentement mais surement, tu tentes de te lever, les étoiles s'extirpant de ta vue pour te permettre de voir la main d'Owain, tendue vers toi. Tu la prends et alors que tu tente de te lever, la douleur te fait gémir de douleur, te forçant à te laisser tomber sur le chevalier en qui tu as pleinement confiance pour te rattraper. Tu dois admettre que, en ce moment, tu jalouses grandement la Tueuse. Elle aurait surement bien moins mal, dans ta situation. Elle aurait aussi déjà entamé sa guérison. Sauf que ce n'était pas elle, qui était là, ce soir. C'était toi. Simple potentielle avec bien plus d'années d'expérience qu'elle... tu assumes, du moins. Ainsi, peut-être qu'elle aurait trouvé la mort. Contrairement à toi qui, le bras enroulé autour de ton ami démoniaque, a survécu.

"Il m'a bien déglingué, ce salopard." Tu inspires et expires douloureusement. "J'ai un service à te demander, en échange du mien." Tu fais bien sûr référence à tes services face au démon que vous avez réussi à exterminer totalement ensemble. "Tu peux m'amener au Magic Box ? Leur guérisseur pourra bien m'aider, je penses."

Tu n'as ni envie d'attendre à l'hôpital, ni de leur raconter comment tu t'es retrouvée dans cet état. Et puis le processus de guérison d'une humaine lambda serait long. Tu n'as pas le temps d'attendre. Avec Yue, tu sais que, même si le processus ne sera pas immédiat, le tout sera terminé en quelques sessions et tu pourras rapidement retourner sur le terrain, plutôt que de forcer Roxane à prendre tous les cas de chasses. Même si tu n'es pas particulièrement heureuse de devoir faire face à Jefferson, tu sais tout de même que les services du Magic Box sont les meilleurs qui soient...

Le soulagement t'apaise, alors que ton ami, acceptant de t'accompagner au Magic Box, te soutient en route. Si ton corps à conscience que, par moment, ton corps ne touche plus le sol, ton camarade te soulevant dans les airs, ton esprit n'est pas tout à fait là. Il vogue, plane comme une expérience hors du corps. La commotion cérébrale, évidemment, te fait sentir comme si tu planais réellement, alors que tu rationalises que c'est une hallucination dû à la douleur. Et quand tu penses à la douleur, tu ne peux t'empêcher de grincer des dents, alors que tes côtes te rappèlent qu'elles souffrent le martyr. Tu essais de te dire que c'est pour la bonne cause, que vous avez sauvez des vies, ce soir.

Laissant la forêt derrière vous, c'est au stationnement que vous arrivez, la voiture de ton camarade étant comme un baume sur ton coeur, un havre de paix qui te permettra d'arriver à tes soins. Tu essuies le sang sur tes lèvres, alors que ton camarade t'offre de t'étendre sur le banc arrière de la voiture - l'offre est plutôt alléchante - tu sais que tu risques de souffrir bien plus, si tu prends place assise à l'avant. Alors que tu remercies l'ange, ton attention est attirée par par quelque chose qui brille dû aux lumières des lampadaires du parking. Ton intuition te cri d'aller vérifier la source de ce miroitement.

-Attends, y'a un truc qui cloche.

Lentement, surement, tu te diriges vers ta nouvelle cible. Tu boites à chaque pas et tu dois respirer pour éviter d'avoir trop mal aux côtes mais tu continues, alors que tu sors ton portable de ta poche arrière - si tu n'étais pas captivé par ta potentielle découverte, tu serais également soulagée de voir que ton portable est en bon état, même après ce combat qui semblait perdu d'avance. Usant de la lumière de ton téléphone, tu faits passer le faisceau sur l'herbe avant de finalement trouver ce que tu cherchais. Tu sursautes, un petit cri s'étouffant dans ta gorge - mêlant ta douleur et ta surprise dans sa sonorité.

Dans l'herbe se trouve un cadavre, une jeune lycéenne - une pom-pom girl, si on se fit à son accoutrement, un grand collier autour de son cou étant la source de la lumière ayant attiré ton attention. Sur son front, un symbole y est dessiné, dans le sang. Au niveau de son cou, juste à côté de son collier, deux incisions ensanglantées. Les marques te crient vampire, alors que le symbole te fait croire qu'il s'agit d'un rituel. Pourquoi ? Une célébration ? Un rite funéraire ? L'invocation d'un démon - celui de la forêt, peut-être ? Sans réponses, tu profites du moment pour prendre une photo du symbole pour mettre l'équipe en mode recherche pour trouver la provenance.

-Owain... on à un autre problème...

Tes yeux ne quittent pas le corps. Tu n'arrives pas à dégager tes yeux de là, alors que tu la fixe, comme dans une transe. Ce n'est pourtant pas la première fois que tu fois un cadavre. Ce ne sera surement pas la dernière fois, non plus. Pourtant, tu n'arrives pas à démordre, même lorsqu'Owain rejoint tes côtés. Ce qui te choque, c'est la manière dont elle est morte; on dirait un rituel que tu ne peux te souvenir, soit à cause du choc, soit parce que tu n'arrives pas à reconnecter ton cerveau plus que dix secondes. Tu es également affectée à cause de son âge. Tu sais qu'elle est une lycéenne à Sunnydale, tu reconnais les couleurs de l'uniforme. Elle est jeune, donc. Pas plus d'une quinzaine d'années, peut-être seize et elle est morte. Tu n'as pas pu la sauver. Une autre personne. Une victime de plus, son sang sur tes mains. La culpabilité te ronge et tu te décides enfin à poser tes yeux sur le chevalier qui te propose de quitter, de ne pas laisser de traces - la police se posera bel et bien des questions, avec votre accoutrement et l'équipement pouvant armé tout le corps policier de la ville pour une chasse au démon peu sympathique.

-T'as raison. Tu commences à tituber, essayant de retourner la voiture avant de t'arrêter pour sortir ton téléphone. Tu as vu sur son front ? Tu sors ton téléphone, faisant glisser la photo que tu as prise. On voit bien le symbole sur son front et la vie ayant quitté ses yeux apeurés. Tu as déjà vu, ce symbole ? Ça semble être un rituel, un symbole de puissance ou que sais-je...

Tu le regardes dans les yeux et tu essais de contrôler tes pensées. Tu ne veux pas que tes yeux te trahissent et, même si tu sais que l'ange ne peut pas lire dans tes pensées, tu as toujours cette crainte paranoïaque que quelqu'un le pourrait. Toutefois, tes yeux lui crient presque d'avoir une réponse, n'importe laquelle. Une supplication silencieuse que tu n'as pas le droit de demander de ton ami mais qui, pourtant, est si humain. Tu veux des réponses. Tu veux te venger, aussi.

Tu ne quittes pas l'ange des yeux avant qu'il ne te réponde. Ce qu'il a à t'offrir ne console guère, ni ne répond à tes questions mais, au moins, tu sais qu'il pense comme toi. Un rituel. Une cérémonie sur laquelle vous devrez tout deux devront trouver des infos. Au moins, c'est une piste. Une faible piste qui te force à passer les prochaines nuits, assises les fesses au plancher de ton bureau, tes bouquins ouverts autour de toi, post-its coller sur chacun d'entre eux. Tu vois beaucoup, beaucoup de café, dans ton futur. Un possible arrêt cardiaque sous l'effet de la caféine. Un risque à prendre pour résoudre cet énigme.

C'est au tour de ton ami de poser ses yeux sur toi - tu n'es pas certains d'avoir vu ce regard sur la tête de l'ange, avant aujourd'hui, mais tu l'as déjà vu. Ton observateur. Ton père. Ta mère. Tu sais que tu poses probablement le même regard sur Yue, sur les membres de l'agence. Même sur Jefferson. Et pourtant, il te met mal à l'aise. Toi, tu as le droit de donner un tel regard aux autres. Toi, tu ne le mérites pas vraiment. Et puis, tu sais ce que tu fais.

-T'inquiètes pas, mon chérubin. Il m'en faut plus pour claquer! Alors que tu grimpes dans la voiture, aider par Owain, tu pousses un cri de douleur, alors que tes os te font mal au point d'en tousser un bon coup. Quand tu reprends ton souffle, tu souris maladroitement à ton ami. Quand je n'ai pas de côtes brisées, du moins.

-Eh bien, on va espérer que la Tueuse fasse son boulot comme il se doit.

En la Tueuse, tu as de l'espoir. En son observateur ? Moins. Tu ne le connais pas, mais il doit être comme tout les autres. Et tu sais très bien que, au fond de toi, tu ne veux pas que la Tueuse se mette en danger. C'est une gamine qui n'a rien choisie de tout ça. On lui à lancé une destinée sur le dos, on l'a déraciné et, là, maintenant, c'est elle qui doit protéger le monde d'une potentielle apocalypse. Quelle joie. Toutefois, tu t'adoucis et tu rassures ton ami.

-Je vais demander aux autres de patrouiller ensemble, pour augmenter les chances de trouver quelque chose. Je pourrai m'ajouter des rondes également, une fois que Yue m'aura recoller les morceaux. Pour le reste, je peux toujours faire jouer des faveurs que l'on me doit. Effacer l'ardoise et quelques vampires, en prime.

Alors que la voiture crache son nuage de fumée et qu'elle se met en route, tu penses déjà à Young- avec sa constitution, il risque bien d'être utile, pour les patrouilles. Tu sais qu'il aime dégommer du vampire et tu sais qu'il sera surement ravi de pouvoir aider. Et même si tu n'es pas totalement d'accord avec l'idée, tu te doutes bien que Lexie voudra surement se la jouer détective et prendre du service, si tu le lui demande. Joie.

Le vrombissement de la voiture parvient tout de même à te calmer, tout comme la colère et la haine qui s'adoucit en toi, tu est plus zen qu'il y a quelques minutes, alors que tu te cale un peu plus confortablement dans le siège, ta tête se posant sur la vitre. Vous avez du pain sur la planche...