Depuis quelques temps, les choses étranges de cette ville rendaient Zorah assez folle. Folle de connaître que depuis un bon moment des créatures de la nuit existaient belles et bien.
Il fallait qu’elle en ait le cœur net ! Trouver des traces de ces créatures avant ou même après.
Et même des choses pouvant amener la policière à les éliminer plus facilement. Tout ce qui pouvait être utile pour les contrer.
Toutefois, il était difficile pour la musulmane de se mettre en tête que oui, les vampires existaient tout comme Allah. Mettre l’existence du dieu créateur au même niveau que de stupides et vilaines créatures que les vampires était pour elle un enfer. Les contes et les légendes qu’elle avait pu lire ou entendre durant sa scolarité étaient remis en question.
D’autres ouvrages l’intéressaient tout autant. Mais comment faire le tri ? Quels ouvrages pouvaient receler des informations sur des informations étranges ? A part les archives. Aucune réponse ne serait donnée. Peut-être certaines sur les indices laissés. Rien n’aurait pu l’aider.

Elle entendit une femme l'interpeller gentiment. Que nenni. La colérique femme n'était pas du genre à se laisser aborder par n'importe qui. Surtout que la femme se doutait que la lectrice en question devait la prendre pour une employée de ce lieu.


Zorah avait pris un air renfrogné. Avait-elle l’allure d’une libraire ? Non. Elle n’avait pas des lunettes, un chignon impeccable ou encore un doigt sur la bouche pour faire ce fameux « chuuuuuut ».
Pourtant, la jeune femme qui l’avait interpellé avait continué sur sa lancée. La trentenaire s’était cette fois-ci retournée vers l’effrontée. Quoi ? Elle n’inspirait plus la peur à ses semblables ? Fallait-il qu’elle se mettre à hurler afin qu’on la laisse tranquille.
Le comportement de Zorah changea du tout au tout lorsque la femme aux cheveux châtains lui proposa son aide. La brune au tempérament de feu réfléchit quelques instants.


L’Irakienne jeta un regard sceptique sur la femme. Selon elle, la jeune venue ne devait pas être friandes de telles lectures. Ou bien celles-ci les prendrait pour des plaisanteries. Ce qu’elle aurait bien fait il y avait quelques mois en riant de l’incrédulité de toute personne lisant ces légendes urbaines. Maintenant, elle les craignait ou du moins elle restait beaucoup moins fermée sur la question.

Zorah écoute mine de rien l’étudiante. Des symboles sur les cadavres. Tiens tiens, ça ne lui dit absolument rien. Néanmoins, des symboles sur des cadavres, ce n’est jamais bon signe. Que ce soit avec des tueurs normaux ; les humains ; ou avec ce qui se rapproche le plus avec des vampires soit des tueurs anormaux. C’était désormais les deux principales catégories qui existaient chez la policière. Auparavant il y avait une unique catégorie qui se décomposait en sous-catégories. Elle pouvait créer une sous-catégories, les monstres fous artistes.




Il était vrai que dans les souvenirs de la colérique femme, ses adversaires s’étaient habillés d’une bien étrange manière.




La musulmane hésitait pas confirmer les dires prononcés par la voyante. Oui, c’était bien des vampires qui avaient attaqués le Bronze et qui avaient décidé de lui sucer le sang. Toutefois, l’idée de passer pour une folle ne lui plaisait guère. Elle était une policière bordel ! Pas une affabulatrice croyant aux histoires pour les petits enfants !




Il faudrait également qu’elle contacte son allié du jour, ce Feile, le marshall qui se prenait pas pour de la merde. Il serait tout aussi intéressé qu’elle de découvrir les informations. Il pourrait probablement obtenir certaines informations que l’officier Salib ne pourrait obtenir, au vu de son poste.
La brune observe la jeune vingtenaire. Elle comprend que cette femme semble comme chez elle dans cet endroit. L’étudiante a pris les choses en mains, elle semble loin de la jeune fille timide de tout à l’heure, ce qui amuse l’irakienne. Les yeux noirs de la policière regardent les différents schémas que feuillettent l’apprentie bibliothécaire.




La trentenaire note mentalement les techniques pour mettre fin à la vie de ces monstres. Elle a pu en découvrir certaines sur le tas entre le Bronze et sa séance dans un funérarium.




Zorah ne comprend pas le petit jeu que lui joue l’étrangère. Cela la fait sourire, elle a l’impression d’avoir en face d’elle un jeune chiot ou un chat qui se pavane. La manière de se mouvoir ou de chuchoter à son oreille ont presque l’air d’être une parade amoureuse. La trentenaire pense qu’elle doit se tromper. D’une part, elle approche de la quarantaine. D’autre part, elle pourrait être sa mère parce qu’elles ont quoi ? Quinze ou vingt ans d’écart. Non, Zorah ne serait pas une sugar mommy. Les couches-culottes c’est pour sa sœur. Et puis, elle trouve que les couples du  même âge sont mieux ensemble. Une jeune femme de dix-huit ans avec un jeunot de seize ans pourquoi pas. Un homme de soixante ans avec une jeune femme de seize ans, Zorah trouve ça très dérangeant. Finalement, l’irakienne chasse ces pensées, elle a envie de vomir.
Ses yeux noirs regardent vers l’endroit désigné par la petite femme. Si ces ouvrages résident par là-bas, autant y aller ! La femme sans peur part à l’aventure des manuscrits pouvant délivrer des informations cruciales sur la ville. Si la femme aux yeux marrons souhaite la suivre, qu’elle le fasse.




Il y a forcément d’autres choses. La policière ne se voit pas porter une croix ou même de l’eau bénite. Elle aurait l’impression de faire un impair avec sa religion. Et pour l’ail… L’idée de porter un collier d’ail ne l’enchante guère. Elle imagine que ce serait pareil pour une femme recevant lors de la fête des mères un collier de pâtes fait par ses chérubins. Il faudrait qu’en plus elle se ballade avec l’ail partout. Ou qu’elle ne mange uniquement que des plats en contenant une certaine quantité.
Marchant d’un air décidé, la femme à la peau bronzée met son doigt sur le dos des ouvrages, lisant les titres. Tentant de repérer la perle rare, un titre qui lui parlerait. Telle une femme se chargeant de faire ses courses, elle prend les livres, lit le résumé, sélectionne certains ouvrages. La brune en a pris plus d'une douzaine.