Double date, double trouble. [Zorah et Akram]

Marcus lui avait proposé de se retrouver en ville pour manger avec des amis. Sans doute aurait-il mieux fait de poser plus de questions....

Marcus est l'un de ses collègues, il est plus âgé du moins physiquement. Il est sur la fin de sa trentaine tandis qu'Akram a l'apparence du milieu de la vingtaine. Mais cette différence d'âge se remarque à peine. Tous les deux discutent de choses sérieuses ou non et parfois, Marcus oublie qu'Akram est supposé être plus jeune... L'avantage lorsqu'on est plus vieux que sur les papiers c'est qu'on comprend les références des autres. Pour tout dire, Akram comprendrait même encore mieux les références des grands-parents de Marcus mais soit.
Ce soir donc, il s'est préparé à sortir entre amis. Vêtements plutôt classiques. Ils sortent même tout juste de la caserne, c'est là qu'Akram s'est douché et changé avec des habits de rechange qu'il garde dans son casier. Pantalon noir, bottines noires, t-shirt blanc et veste classique noire, le voila fin près à retrouver Marcus qui a terminé sa journée avant lui. Leur rendez-vous se situe dans un petit bistro qu'ils ont déjà testé. La nourriture y est plutôt bonne et les plats épicés qu'ils y proposent sont au gout de l'ifrit, bien qu'il n'appellerait pas ça épicé. Le palais des humains est fragile...

Akram marche de l'arrêt de bus jusqu'au bistro en question. Il en pousse la porte et cherche son ami du regard, dans un premier temps heureux de passer une soirée entre amis puis, lorsqu'il voit les autres personnes présentes, presque... déçu. Il sent le traquenard se dessiner petit à petit. L'une des deux filles est sa petite amie, il l'a déjà vu. La seconde ? Il ne la connait pas mais lorsque Marcus lui fait signe de venir, celle-ci semble aussi heureuse qu'Akram. Bordel Marcus, c'est quoi ce plan ?

- Salut. Il n'a pas vraiment le choix, si ? Il ne peut pas vraiment faire demi-tour, ça serait chelou et très peu respectueux. De plus il n'a rien prévu à manger chez lui pour ce soir, il est plus ou moins forcé de venir manger en ville... Au se commander quelque chose en ligne.

La copine de Marcus prend la parole, heureuse de son plan. A en voir son sourire ravi, c'est certainement elle qui en a eut l'idée.

- Akram !!! Je te présente Zorah. Zorah, voici Akram. Il travail à la caserne avec Marcus.

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Zorah, ça te dit une soirée ? me lance d’une voix enjouée

J’hausse un sourcil. C’est plutôt inattendu de sa part. D’habitude c’est plutôt Deborah qui se charge des invitations. Visiblement sa lubie du moment est de prendre les choses en main. Tant mieux, je manque de personnes pouvant s’occuper d’eux-mêmes.

Pour quand ?

demandais-je.

Je ne donne jamais mon accord sans savoir quand se passera l’évènement. Ni sans la liste des invités. J'aime être préparée dans de bonnes dispositions.

Ce soir.

Je suis assez surprise. En plus de proposer les choses, celle-ci les organise en un seul jour.

C’est hâtif. Tu vas annoncer ta grossesse ou quoi ?

l'interroge d'un regard tout en regardant son ventre. Non, ça ne semble pas s'être développé.

Elle ricane. Moi non. J’espère qu’elle ne sera pas la prochaine à se balader avec son nombril à l’air, exorbitant la maternité à la vue de tous. Ce n’est pas que je n’aime pas les enfants. Mais faire tout ce tintamarre sur le bébé. Et puis les femmes qui deviennent mères changent. Par ailleurs, j’ai la nette impression que quelqu’un prend un malin plaisir à les transformer. Le pire arrivent lorsqu'elles ont accouché de leur merveille. Les conversations intéressantes quittent le nid pour faire place aux exploits de leur descendance. Et quels exploits! Machin m'a sourit! Machine a dit abeuh.

Deborah sera là ? elle je l'aime bien donc je pose la question. Deborah c'est celle qui sait mettre l'ambiance.

Oh non, elle sera occupée. Mais il y a Marcus et d’autres personnes qui vont arriver. assure-t-elle.

Compte pas sur moi. même pas la peine de s'y investir. Si Deborah ne vient pas c'est que ça va être chiant. Et Julia a cette impression un peu... comment dire ? Ah oui, elle fait gamine qui va faire des trucs de fifilles. Ouaiiis.Une barbie girl qui risquerait d'organiser son mariage entier avec du rose et uniquement du rose. Ou du rouge. Parce que l'amour c'est bô.

Oh non Zorah, viens s’il te plait.

Oh non, je déteste lorsqu’elle geint. Marcus si tu m’entends appelle ta meuf tout de suite et sors moi de ce merdier.
Visiblement le mec ne possède pas la télépathie à distance. Putain, elle est tellement chiante à me tenir la jambe comme elle le fait. Elle use de techniques enfantines en plus, avec ses yeux de chat. Mais elle n’est pas si mignonne que ça. Peut-être que Marcus est tombé dans le panneau facilement grâce à ça. Et probablement à cause de ses seins. Sur moi, ça ne marchera pas, jamais.

Et puis si tu viens pas les gars vont encore dire que t’as un balais dans le cul. attaque-t-elle.

Qu’ils se mêlent de leur vie avant de s’intéresser à la mienne. Ils ont pas des gosses et des femmes à nourrir et à sortir ?
Je crois que je ne suis qu’une brute. Ils ont peut-être tous raison ces connards. Je crois que tous les événements qui se sont passés dans ma vie m’ont rendue plus… noire ?

Vas-y je viens. Donne-moi l’adresse et je viendrais après m’être apprêtée. affirmais-je.

Elle saute de joie. Je crois que je lui ai fait la journée. Il en faut vraiment peu aux imbéciles pour être heureux dis donc. Elle m'envoie l'instant d'après les informations essentielles pour la soirée.
La journée se termine. Je rentre chez moi et je m’apprête pour aller à une simple soirée. Alcools, discussion probablement billard ou jeux de fléchettes. Je suis prête à défier n’importe qui ou n’importe quoi. Bien que je ne sois pas en service ce soir, je prends mes armes de service, un taser, une bombe au poivre. bref, tout ce qui peut me servir pour foutre une raclée à quelqu'un.
Si les hommes ont des poches pour y mettre leurs effets personnels j’ai un sac à main digne d’un marchand d’armes. Je suis parée à toute éventualité. Je crois qu’après avoir croisé par deux fois ces monstres m’a suffit pour comprendre que la ville était plus dangereuse. Je ne sais pas comment j’ai fait pour ne pas m’en apercevoir plus tôt. Mais maintenant, je comprends mieux ces mystérieuses disparitions. Toutefois, je ne souhaite pas m’interdire certaines sorties. Par ailleurs, s’il se passait quoique ce soit, je pourrais me défendre et mettre à l’abri certains d’entre nous.
J’arrive au bistrot, les deux amoureux sont là. Je les salue de la main. Je suis assez surprise car je ne vois personne à part eux.

Et bien, je croyais qu’il y aurait plus de monde. Vous les avez mangé ou quoi ? j'ouvre le bal avec une petite blague. Au moins, ça n'a jamais tué personne.

Je m'assois à table et je remarque une chose. La table est bien petite pour 6-7 personnes. C’est bizarre.

Natacha… Tu avais bien dit qu’on était 6,7 personnes à venir. Pourtant je ne vois que 4 chaises pour notre table.

Ah oui. Les plans ont un peu changé. On ne sera que 4 finalement. dit-elle avec un sourire coquin.

Son rire, les sourires qu’elle partage avec Marcus. Pourquoi je le sens mal ? Quelque chose ne va pas. Enfin, je réalise. Il y a peu elle m’avait demandé si j’étais casée. Et là ce plan. Oh non. Je la regarde elle plus particulièrement. Marcus est certainement dans le coup mais c'est Julia la responsable de ma présence ici.

Tu ne me l’avais jamais faite celle-là. dis-je assez énervée, je suis hors de moi.

Je me lève mais mon amie me fait rasseoir illico presto. Elle peut avoir une de ses forces lorsqu’elle le souhaite. Et c’est là que la cible arrive. Je l’accueille avec un regard noir. Ils sont tous dans le coup. C’est la dernière fois qu’on m’y reprendra à sortir avec elle. Putain, quelle soirée de merde.
Le mec a l’audace de me saluer. T’inquiète pas, tu ne me connais pas mais tu vas passer un sale quart d’heure. Tu verras comment j’accueille les gens qui foutent dans un tel piège.

Quel plaisir. Deux arabes ensemble. On a pas vu plus original. Ah oui c’est sûr que faire un date avec deux arabes c’est la réussite à coup sûr. Ils ont tellement de choses à se dire comme par exemple notre religion commune, le ramadan, l’aïd. Ah oui, bien joué.j'adresse ces mots à notre dernier invité.

Je suis probablement une pourriture mais je me mets à leur niveau. Pire, ils ont eu l’audace de me mettre avec un homme brun. Si au moins il était blond. Enfin bon, j’imagine qu’un arabe blond ça ne court pas les rues non plus.

Oulala, ça démarre plutôt mal. Voila que l'autre piégée lui lance un regard sombre. Au moins elle lui confirme qu'elle n'est pas dans le coup. Une autre victime de la manie des couples de vouloir mettre les autres en couple. Ils s'attendaient à quoi ? Qu'ils se marient dans deux mois et qu'à quatre ils se fassent des voyages ? Marcus et Julia auront une fille, Zorah et Akram un fils et ils les mettront en couple ? Du grand n'importe quoi... Akram n'a aucune envie de se mettre à parler couches sales avec eux.

Quel plaisir. Deux arabes ensemble. On a pas vu plus original. Elle marque un point. Akram sourit intérieurement, au moins cette fille a du caractère... un sale caractère mais un caractère tout de même. Il se retient de rire, entre amusement et rire nerveux. Le regard de la demoiselle l'en dissuade suffisamment. Elle ne le lâche pas, à croire que c'est sa faute à lui. Cette Zara... pardon, Zorah, se trompe clairement de coupable.

Ils ont tellement de choses à se dire comme par exemple notre religion commune, le ramadan, l’aïd. Si seulement elle savait... Il n'a aucune envie de se lancer dans une discussion de ce genre, justifier sa pratique et ses croyances l'a épuisé il y a des années déjà. Il n'a aucune envie de remettre ça et préfère donc éviter la conversation autant qu'il le peu. Au pire il pourra bien mentir, approuver et faire "oui oui". Personne ne viendra vérifier ses pensées.

- Alors toi aussi tu t'es fait avoir ?

Sans vraiment apporter plus d'attention que ça à la tirade de Zorah, ou peut-être bien que si, il attrape le menu devant lui et regarde les plats.

- Du coup je suppose que pour vous faire pardonner vous nous offrez le repas ? Ca tombe bien, je meurs de faim !

Il compte bien les ruiner pour leur faire payer, littéralement, ce coup en douce. Il n'a rien contre passer sa soirée en bonne compagnie, sans doute aurait-il mieux accepté la chose si ça lui avait été présenté autrement mais pour l'heure, il se sent floué. On s'est joué de lui, on l'a amené dans un piège sans lui laisser le moindre choix. Trahison, disgrâce, l'esprit du mal est marqué sur la face de Marcus... Au prochain entrainement il lui filera des poids en plus pour bien le faire suer. Peut-être même s'arrangera-t-il pour couper l'eau chaude à la caserne au moment exacte ou Marcus entrera sous la douche.

- Le homard me tente bien, et peut-être même une bouteille de champagne pour décorer la table ? Tu en penses quoi, Zorah ?

Il relève les yeux vers elle, s'attendant à la voir encore furieuse.

- Sauf si tu préfères directement prendre un taxi aux frais des nos "amis" communs.

Si la fille en face de lui est vénère, Akram lui garde un certain calme. A quoi bon s'énerver ? D'autant qu'il risquerait de s'enflammer, véritablement, s'il laisse ses émotions prendre le dessus. Il a déjà eut du mal à garder le contrôle durant l'attaque du Bronze, il vaut mieux qu'il fasse attention.

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Je réagis à ses premières paroles. Comment ? Nous avons été tous deux dupés, piégés? Il est innocent ? Non ? Sans blague. Je résume. Nous sommes deux couillons bien trop bons bien trop cons pour avoir pu accéder à cet étrange rendez-vous.

« Vous êtes des monstres. Nous faire ça à nous. Vous ne nous méritez pas.» dis-je assez furieuse envers les deux malfrats.

Et je le pense. Je ne serai probablement jamais une bonne mère mais je pourrais être une très bonne actrice. Ou une bonne drama queen. Je crois que ma mère a dû me le dire une fois enfant.
L’invité surprise renchérit sur une très bonne idée. Un esprit brillant est en face de moi. Peut-être que nos amis n’ont pas eu une si mauvaise idée que cela de nous réunir.

« Oh que oui. Mais je trouve tes idées lumineuses mon cher. Prends bien entendu la bouteille de champagne pour eux bien évidemment. Prends la plus chère. Et pour le homard… non mais tu déconnes ? Autant prendre du caviar si nous sommes invités. Oh et puis… Je dirai même plus…» je m'arrête, il faut savoir savourer ce silence.

Il faut laisser un peu de suspense à l’horreur qui va suivre. Je veux entendre le bruit des pièces qui tombent, les regards hallucinés de ces deux affreux jojos. Je veux qu’ils comprennent qu’ils ont eu tort de nous faire ce tour-là. On ne se moque pas impunément de Zorah Salib !
J’aurai dit quelque chose et refusé si on m’avait proposé un rendez-vous. L’amour n’a pas sa place dans ma vie. Seul compte la recherche de mon grand-frère. L’amour viendra probablement plus tard lorsque je serai.. d’une autre humeur. Et puis les hommes me sont comme… étrangers. Je ne me suis jamais imaginé avec qui que ce soit. Certainement parce qu’ils sont plus… ou moins. Ils n’ont rien qui ne m’attire particulièrement. Je ne sais pas, je n’ai jamais trouvé un homme aussi bien pour vouloir avoir une relation avec. Je suis peut-être non… On va revenir au menu. Ce sera pour le mieux. Au diable ces histoires d’amour.
Je saisis le menu, l’ouvre et lis les différents plats. Je crois que je commence à me calmer vu que mon interlocuteur a l'air d'une personne bien plus saine que je ne le pensais.

« J’aurai même envie de commander un peu de tout. Une petite bouchée de chaque plat. Tout a l’air si bon ici. A combien reviennent tous les plats d’ici ?» dis-je avec un petit sourire en coin tout en laissant mes yeux rivés sur le menu.

Si je compte finir tous les plats ? Bien sûr que non. Mais la leçon risque de ne pas être oubliée de sitôt. Et je ne risque plus avoir d’amis. Est-ce que j’ai vraiment besoin d’elle comme amie ? Le choix pourrait être rapide si nous n’étions pas collègues. Si je me la mets à dos, je risque d’avoir une flic de plus sur mon dos. Est-ce que cela me dérangerait ? Pas forcément. Mais l’endetter bêtement ça ne me plaît pas non plus.Tant pis, ce sera pour quelqu’un d’autre.

« Ou bien, je me concentrerais sur les plats les plus chers. Le homard, le caviar… Oh, de la soupe aux potirons ça fait longtemps. Bien entendu comme c’est un dîner trop romantique je te ferai goûter à ces si délicieux plats. Et cerise sur le gâteau je te surnommerai aussi affectueusement. Genre mon loukoum pour faire on ne peut plus cliché. » dis-je à l’attention du brun.

Je suis prête pour faire une carrière d’humoriste. Le rire me donne des ailes. Julia ne sait pas si elle doit rire, pleurer ou fuir j’imagine. J’ai plutôt un visage qui donne l’impression d’être ennuyé par tout le monde; ce qui est bien vrai. La victime du jour propose à ce que je rentre de suite dans le taxi. J’aurai bien accepté mais je compte me venger.

« Le taxi n’est pas assez cher voyons. Mais on le rajoutera sur la note du restaurant bien entendu. » ajoutais-je d’une voix qui n’annonçait pas le choix.

Je regarde les boissons prévues sur le menu. Pas d’alcool pour moi bien entendu. C’est dommage d’avoir des convictions et de devoir les suivre. J’aurai pu choisir la solution de faciliter et me saoûler pour oublier cette soirée. Je suis peut-être maso pour rester encore ici je pense.
Les deux amoureux transis vont sûrement en prendre de l’alcool pour arroser leur plan machiavélique. Qui se ressemble s’assemble c’est cela ? Je pourrais les désunir par la force d’un autre invité surprise. Un ex. Un autre partenaire tout aussi intéressant pour chacun d’eux ?

« Et puis la prochaine fois j’organiserai un rencontre avec vos futurs amants avant que vous ne décidiez de vous marier. Je vous rendrais dans ce cas la pareille. »

«Oh Zorah, ne le prends pas comme ça.» réplique Julia.

Suis-je trop méchante ? Non, je suis comme d’habitude. Cynique, à tirer une gueule de six pieds et je sais montrer à quel point on me dérange dans mon train de vie si merveilleux. Manger, regarder une série, dormir. Chouette soirée. Personne pour me faire des critiques sur quoi que ce soit. Même pas un animal. Personne pour me regarder et me hurler avec ses yeux Nourris-moi humain. Non, j’suis vraiment tranquille.
Je regarde le brun. Comment s’appelle-t-il déjà ? A...Ak...Accrocher...Non. Bon je ne sais plus. Il me dit clairement un truc. D’où par contre… Je ne vois pas. Je me sers un verre d’eau et sert les autres. Ils ne peuvent refuser, j’ai décidé que chaque personne à cette table boirait son verre d’eau quotidien.

« Excuse-moi, on se serait pas croisé quelque part ? » je demande à l'adresse du mec.

Julia ose à peine cacher son sourire qui s’agrandit de plus en plus. Je comprends que j’ai fait une bourde. Oh putain qu’est-ce que j’ai pas dit. J’ai envie de la secouer tellement fort. Et puis moi j’suis bête de dire ça comme ça. Mais forcément quand t’as deux amoureux ils se disent qu’ils sont le centre du monde et qu’ils vont faire partager leur immense et magnifique bonheur au monde entier. Jusqu’à leur rupture.

Oula ! Cette Zorah est véritablement en colère, à croire que ses amis ont commis la trahison ultime ! Bon, on n'en est pas loin mais est-ce qu'ils méritent quand même tout ce flot de haine ? Akram a presque de la peine pour eux... avant de se rappeler que bon, ils l'ont un peu cherché quand même... Et puis ils devaient bien connaitre le caractère de la fille avant ce soir, ils auraient du se douter que ça tournerait mal. Et dire que c'est lui qui est supposé être un genre de volcan sur pattes... Elle se défend plutôt bien dans ce domaine.

Marcus ne sait plus où se mettre. Akram sent bien qu'il a envie de dire quelque chose et de cacher sa carte de banque qui clairement va prendre cher ce soir.

- Il faut que j'aille aux t... Akram l'empêche de se lever.

- Non non non, tu restes ici. Je préfère qu'elle se défoule ce soir en dépensant tout ton argent que plus tard seule avec moi. Tu me dois bien ça, si on se marie vous serez invités après tout... et ça risque de nous couter cher ça.

Zorah fait son choix (si on peut appeler ça un choix) dans le menu.

... Et cerise sur le gâteau je te surnommerai aussi affectueusement. Genre mon loukoum pour faire on ne peut plus cliché.

- Comme il te siéra mon petit soleil d'orient. Pour le dessert, j'hésite entre le tiramisu, le cheesecake, la mousse au chocolat, le café gourmand et une glace... ils y a pas mal de choix de parfum. On pourrait aussi se partager tout ça.

Il observe encore un peu le menu. En réalité il n'a pas particulièrement faim mais il se dit que tout ça vaut le coup. Il n'est pas friand des glaces et des desserts trop froids en général, ça ne le réussit pas. Mais rien ne l'oblige à les manger, il n'aura qu'à se contenter des autres desserts. De toute façon, vu l'étendue des plats que Zorah a l'air de sélectionner, il n'aura probablement plus de place pour le dessert.

- Excuse-moi, on se serait pas croisé quelque part ? Relevant les yeux vers elle, il arque un sourcil perplexe. Est-ce qu'elle a finalement décidé de changer de stratégie ? En tout cas Julia se détend un peu plus, ravie de voir son amie "jouer le jeu".

- Hmm... laisse moi réfléchir.

Il essaye de s'en souvenir. C'est qu'il en croise du monde à Sunnydale. Il est pratiquement sûr de ne pas l'avoir croisé ailleurs, quoique...
Et puis ça fait Tilt dans sa tête. Le Bronze, l'attaque des vampires. Pourvu qu'elle n'ai pas démasqué ses facultés particulières... Si beaucoup peuvent mettre ça sur le compte de l'alcool et des vapeurs d'insecticide, Zorah elle a le facteur alcool en moins. Elle est pratiquement assurée d'avoir été lucide durant l'événement. Est-ce qu'il va vraiment lui rappeler qu'ils se sont croisés là ? Au risque de lancer une discussion qu'il préfèrerait éviter ?

- Rassures-moi, tu ne comptes pas me faire le coup du "On s'est croisé dans mes rêves" ? Je nous croyais au dessus de ça.

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Je crois que cet homme aurait été parfait. Il a de l’humour même dans cette situation grotesque. J’ai l’impression de vivre une scène de théâtre à la Molière. C’est loin de m’amuser, clairement. Je ne sais pas quel rendez-vous je préfère. Entre Feile à la morgue, cet Akram dans un rendez-vous organisé par nos amis respectifs et au Bronze avec ces vampires… je ne sais pas quelle expérience j’ai le plus détesté. Mais j’ai probablement le plus appris avec ce marshall.
Au moins, mon amoureux du jour a du répondant. Il me donne un petit surnom trop mignon dirait ma sœur. Je trouve ça complètement stupide et infantilisant. C’est ce que font tous les couples pour montrer que leur moitié est bien leur moitié. Ridicule.

« L’amour ça se partage. La nourriture je ne crois pas. Et surtout pas les desserts. C’est ce qui termine un très bon repas. N’est-ce pas, mon amour ?» demandais-je presque de manière innocente à mon date.

En vérité c'était loin d'être une question. J'attendais son affirmation. Par ailleurs, ces simples mots étaient dits afin de faire monter la pression. J’aime voir le visage blême de Markus. Le « Mon amour » que j'ai prononcé sonne de trop tout de même. Comment font donc ces couples à se nommer ainsi ? C’est incroyable que certains arrivent à se nommer de cette manière. C’est complètement débile. Autant utiliser des prénoms. S’ils existent c’est bien pour une raison !
Pendant que je regarde le menu avec tous ces desserts. Je crois voir le compagnon de ma collègue tourner de l’oeil. Alors Markus, tu comprends ta douleur maintenant ? Tu ne sais pas ce que c'est que la guerre. Moi je l'ai vécue. Je te donne juste un aperçu de ce que pourrais être ta vie avec moi dans ta vie. Ah, mon petit Markus. Tu as décidé avec Julia à me mettre en couple avec ton pote. As-tu pensé qu'en me mettant en couple avec lui tu risquais de me voir plus souvent, moi et mon sale caractère ? Tu n'y as certainement pas pensé. A moins que dans ton esprit farfelu, tu pensais que j'allais m'adoucir et roucouler comme ta Julia. Pathétique.

« Oh Marcus, tu as un air si exsangue sur ta face. Il va falloir bronzer un peu. On dirait presque un vampire. Il ne te manque plus que les dents et une force extraordinaire. » dis-je d’un air faussement amical.

J’aime tellement tourmenter mes persécuteurs. Je ne souhaite pas leur mort. Non, juste un enfer éternel. Allah, pardonnez-moi mais c’est tellement bon. Tout comme le melon.
Akram semble ne pas voir où je veux en venir. Il utilise un tour de passe-passe qui m'amuse drôlement. Cependant, ceci m'intrigue. Et lorsque ça m'échappe, j'ai dû mal à laisser passer cela. Il faut que je connaisse la réponse.

« Non non. Je suis certaine que nous nous sommes croisés quelque part. Ta bouille me dit quelque chose. Dans tous les cas je n’ai jamais couché avec toi mon chéri. Sinon je m’en souviendrais. Même dans mes rêves les plus fous. Pas d’arrestation non plus sinon tu ne serais pas présent parmi nous. Laisse-moi réfléchir un moment, le tout va me revenir. » dis-je en pleine réflexion.

C’est exactement ce moment où le serveur arrive. Une petite pause dans les méandres de mes souvenirs ne peut me faire de mal. Mais je déteste être interrompu. Quoique, la suite risque d’être intéressante. Markus commence à devenir blanc comme un linge. Bien, je vais pouvoir continuer mon plan pour le torturer. Julia, elle subira mon courroux lorsque nous travaillerons ensemble. Il faut que je reste concentrée sur une seule cible.

« Avez-vous fait votre choix ? » demande poliment le serveur qui ne s'attend pas à ce qui va lui arriver.

Je prend d’assaut le serveur . Mieux vaut être la première pour pouvoir les faire souffrir tous un par un. Même un peu Akram. Je sens qu'il n'est pas très à l'aise. Il doit compatir avec son ami. Le bro code j'imagine ?

«Bien sûr que oui. Alors je prendrais une soupe de potimarrons, du homard, des spaghettis, la salade césar, le caviar, le pâté de foie gras, le saumon avec ces petits légumes sauté ainsi que le plat de charcuterie. » énumérais-je sans sourciller sans regarder les amis autour de moi qui devaient certainement être bouche bée.

«Ah, pour tout le monde ?» me demande-t-il avec son air innocent et juvénile.

Le spectacle commence.

« Non, juste pour moi. » déclarais-je avec un petit air satisfait.

Le serveur déglutit. Il a à peine écrit tout ce que je lui ai demandé. Je ne sais pas qui est le blême entre Markus et le serveur. Je dirais Markus. Julia me dévisage de la tête aux pieds. Je ne sais pas si elle imagine ma mort prochaine ou si celle-ci tente de me convaincre par la pensée de stopper ce massacre.

« Autant ? » me demande assez incrédule le serveur.

Je fonds. Il faudrait faire durer cette chose pendant au moins une heure. Mais Allah ne le permettrait pas, voir jamais. Autant rassurer Markus avant qu’il ne fasse une crise cardiaque. J’ai envie de bien manger sans aucune once de culpabilité. En aurais-je vraiment ? Humm, pas sûre. C'est plutôt Julia qui me fait céder. Quel grand gâchis.

« Aha, autant pour moi. Je suis étourdie. Je vais juste me contenter de la soupe de potimarrons et du homard. Comme boisson je prendrais tout simplement un thé bien chaud. Et bien c'est à vous mes chers collègues et à toi homme à qui je dévouerais ma vie toute entière. » annonçais-je tel César annonçant la survie d'un peuple.

Pendant que les investigateurs de ce rendez-vous et l’invité surprise commandent, je regarde attentivement le brun. Je suis sûre de l’avoir croisé quelque part dans un endroit percutant. Ma mémoire est souvent au point sur ce type d’éléments. Je le dévisage. Pourquoi est-ce que je me rappelle de celui-ci ? Et pourquoi lui plus particulièrement ? A la morgue ? Non. Ce n’est ni un proche des victimes, ni l’un des légistes. Lors d’un incendie ? Probable. Humm… Non, je ne suis pas convaincue...
Et cet Akram doit être convaincu que je ne suis pas la femme de sa vie. Grand bien lui fasse. Il pourra chercher plus dans ses âges et en accord avec sa personnalité. Je lui ai certainement rendu service ainsi. Son grand ami ne lui présentera plus jamais personne. Il n'osera plus jamais au grand jamais tenter le diable. Héhé.

N’est-ce pas, mon amour ? Il acquiesce d'un signe de tête.

- Ce sera donc un peu de tout fois deux... ou quatre si vous voulez nous suivre. Il jette un coup d'oeil à Marcus et Julia, les deux pauvres ne savent plus comment se sortir de ce pétrin. Il aurait fallut ne pas s'y fourrer pour commencer...

Peu à peu, Akram ne sait plus s'il doit admirer la ténacité de Zorah ou craindre sa folie... Lorsqu'elle compare ensuite Marcus à un vampire, le sang d'Akram se glace un instant. C'est encore trop tôt pour réveiller ce genre de souvenirs malheureux. Il jette un coup d'oeil à Marcus lui aussi, presque pour confirmer qu'il n'est pas vraiment un vampire. Il ne lui ferait pas ce coup là, si ? Non non, ils ont passés la journée ensemble au taf, sous le soleil. Et puis, le feu ne fait pas bon ménage avec les vampires, le métier de pompier est quelque chose à fuir comme la peste pour eux. Si un jour Marcus se fait porter pâle trop longtemps, il sera temps de s'inquiéter. Pour l'heure, sa pâleur n'est due qu'à la peur de se retrouver sans le sou en sortant d'ici.

Zorah énumère les possibles lieux et circonstances dans lesquelles elle a pu le croiser. Elle est cependant coupée dans son élan de réflexion par le serveur qui vient prendre leur commande. Zorah n'en démord pas et déroule la liste de plat, ou bien a-t-elle simplement décidé de lire tout le menu ? Le serveur n'en revient pas, c'est bien la première fois qu'on doit lui faire le coup, il aura de quoi raconter à ses connaissances plus tard. Il doit espérer que le pourboire soit à la hauteur du menu.

Personne ne sait plus trop quoi dire autour de la table, personne ne pensait qu'elle aille jusque là. Finalement, elle se ravise. Aurait-elle retrouvé la raison ?
Marcus commande, ainsi que Julia. Vient ensuite le tour d'Akram.

- Je vais prendre un steak au poivre bien cuit et une grande bouteille d'eau plate s'il vous plait. Bien plus raisonnable que Zorah finalement. Il ne se sent pas capable d'avaler bien plus et préfère de toute façon se réserver surtout pour le dessert, d'autant plus que c'est toujours Marcus qui l'invite. Autant se égaler sur les desserts, ce n'est pas tous les jours qu'il peut se le permettre.

Tandis qu'il rassemble les cartes pour les rendre au serveur, il sent le regard de la demoiselle toujours posé sur lui, insistant. Il a presque envie de se terrer dans un trou et d'attendre qu'elle se désintéresse pour pouvoir en sortir. Au lieu de ça, et parce qu'il n'a pas vraiment de trou où se terrer, il décide de soutenir son regard en plongeant ses yeux dans les siens et de lui adresser un petit sourire qui semble ravir Julia.

- Tu essaies toujours de deviner où on s'est croisés ? Tu aimes faire quoi durant ton temps libre ? Te promener au parc ? Ou on s'est peut-être déjà croisé à la maison de retraite, tu as peut-être de la famille là-bas ?

Il essaye de l'éloigner de la piste du Bronze. Avec un peu de chance elle sera persuadée de l'avoir croisé complètement ailleurs. Les humains sont capable de se créer de faux souvenirs parfois et de se convaincre eux-même qu'ils sont réels, parfois même tout un groupe d'individus.

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Tiens donc, il commence à se comporter comme un amoureux. On joue donc bien au rendez-vous organisé avec les amis. Enfin, nous continuons sur ce terrain-là. Et bien, allons-y. Cela fera passer le temps.

« J’aime bastonner les crapules, donner des contraventions, arrêter les malfrats. Faire mon boulot de flic en somme. » annonçais-je avec un petit côté assez fier.

Je crois que j’ai répondu à côté. Je viens tout juste de dire ce que j’aimais faire dans mon métier. Ce n’est pas loin d’être vrai, j’adore être policière. Beaucoup moins être sous les ordres de mes supérieurs.

« Je crois que je préfère rester chez moi à m’occuper de moi-même, cuisiner un bon plat irakien. Quoique, j’aime passer quelques moments avec ma petite sœur. Et un tout petit peu avec sa progéniture si… énergique. »

Loin de moi de dire que les enfants sont une plaie mais ils le sont. Et ça crie, et ça chiale et ça fait des caprices. Et ça te vole plusieurs années de sommeil. Je le vois bien sur ma sœur que ça la crève. Ses cernes (quoique, nous les arabes, nous avons un peu cette marque en nous) me montre bien cette fatigue permanente qu’elle ne rattrapera pas avant le départ de ses enfants. Et ils risquent de partir d’ici une vingtaine d’années, si elle a de la chance.

« A la limite, j’irai courir dans un parc. Me promener pour admirer la vieillesse, les belles choses, je les passe aux gens qui ont le temps. Ils ont le temps d’apprécier les paysages, les arbres et tout ce qui les entourent avant de rendre l’âme. Je le ferrai quand mon tour viendra.» dis-je d'un air presque songeur.

J'espère devenir une vieille mamie aigrie qu'on laissera passer en priorité à la caisse d'un supermarché. Ce serait mon petit plaisir, surtout en voyant toutes les têtes qui se décomposent, eux qui auront pu patienter pendant plus d'un quart d'heure.

Je vais pouvoir également enchaîner sur sa remarque sur les maisons de retraite. Il a le goût du danger celui-là. Peut-être souhaite-t-il goûter à mon poing dans son si jeune minot ? Juste pour lui rappeler qu’on ne parle ainsi à une femme de qualité comme moi.

« Qu’est-ce que tu insinues avec la maison de retraite ? Que je suis trop vieille ? Je te ferai dire qu’à trente huit ans je suis toujours en pleine forme ! Je suis belle, plus intelligente que la plupart des personnes qui m’entourent. La mort ne m’emmènera pas aujourd’hui, loin de là. » assurais-je.

« Je me sentirai presque prête à faire un bras de fer pour te montrer de quoi je suis capable ! » lui proposais-je d’un air confiant.

Le serveur a le don d’arriver aux moments les plus propices. Il nous sert les boissons ainsi que des biscuits apéritifs. Ce qui permet pour moi de grignoter un peu avant que les plat n’arrivent.

« Mais je crois qu’aujourd’hui ce n’est pas vraiment possible. Nous sommes dans un beau restaurant et nous sommes là pour passer un bon moment. Je ne vais pas abîmer les bras d’un pompier. Ce serait desservir un collègue aussi précieux dans la survie des humains. » dis-je en mettant un petit gâteau dans ma bouche.

Qu’est-ce que c’est bon ces cochonneries. Le serveur a eu la bonne idée de ne pas amener de saucisson. Je suis contente de ce délit de faciès, ça me facilite la vie. Quoi ? Je représente parfois mon stéréotype. C’est juste que je ne porte pas tout le temps le voile comme aujourd’hui.
Je porte à nouveau mon attention toute entière sur Akram.

« Et toi, qu’aimes-tu faire à part te faire embarquer dans des rendez-vous calculé par ton ami. Non, laisse-moi deviner. De la muscule au vu de tes bras, non ? » lui demandais-je en désignant de mon doigt disponible le bras gauche de mon prétendant.

Je prie pour qu’il n’ait pas l’idée de me faire toucher ses biceps afin de vérifier mes dires. C’est si… Non, je déteste cette pratique. J’aime bien l’idée de jouer au faux couple mais pas jusqu’à aller à toucher. Cela sonnerait comme une invitation de séduction.

Elle lui explique sa passion pour le bastonnage et les contraventions. Ce n’était pas vraiment ce à quoi il s’attendait. Une vraie flic en somme… ou un cow-boy. Une pointe de déception ? Sans doute.

Je crois que je préfère rester chez moi à m’occuper de moi-même, cuisiner un bon plat irakien. Quoique, j’aime passer quelques moments avec ma petite sœur. Et un tout petit peu avec sa progéniture si… énergique. Il l’écoute, acquiesçant d’un signe de tête de temps en temps. Des plats irakiens ? Il ne prend pas trop de risque en supposant qu’elle vient de là-bas, au tout au moins sa famille.
Il a presque pitié pour sa sœur, est-ce qu’elle doit supporter ça régulièrement elle aussi ? Est-ce que Zorah lui donnait des contraventions lorsqu’elles étaient enfants ? "Tu cours trop vite dans la maison. Une contravention de 10$ !!!".

Akram est presque triste en l’entendant dire qu’elle n’a pas le temps de prendre le temps. Il avait presque oublié qu’elle était humaine, au moins cette réflexion le lui confirme. Une vie éphémère pour une petite chose fragile (ou pas).

Elle s’insurge lorsqu’il parle de maison de retraite. Non non, elle l’a mal compris. Il cherche seulement le lieu où ils auraient pu se croiser, à commencer par les endroits qu’il a l’habitude de fréquenter parce que… s’il n’y était pas, ils ne peuvent pas s’y être vu. Il faut que ça ai l’air au moins crédible.
38 ans ? Oulala, elle doit le prendre pour un jeunot insolent… Si seulement elle savait qu’il en avait plus de cent. On fermerait bien sa gueule, hein Zorah ? Plus intelligente que la plupart des personnes qui m’entourent. Et pourtant la voilà, piégée dans un double date par les personnes qui l’entourent. Ou alors elle en avait secrètement envie mais essaye depuis qu’ils sont ici de faire croire l’inverse ? Le terme serait plutôt psychopathe alors.

Marcus pouffe lorsqu’elle propose à Akram un bras de fer. La prochaine fois il l’emmènera à un entrainement des pompiers. La plus chétive de leurs co-équipiers est capable de soulever (en tout bien tout honneur) un gars à la carrure de Marcus comme s’il s’agissait d’un oreiller. Akram lui triche, sa constitution d’ifrit est déjà bien supérieure à celle d’un humain. Il pourrait soulever aisément trois Marcus. D’ailleurs, Marcus a l’air de vouloir le voir en plein bras de fer avec la demoiselle, sans doute pour qu’elle se taise un peu… mais on ne va pas se mentir, elle râlera encore plus. L’apéritif arrive donc à point nommé !

Mais je crois qu’aujourd’hui ce n’est pas vraiment possible. Nous sommes dans un beau restaurant et nous sommes là pour passer un bon moment. Je ne vais pas abîmer les bras d’un pompier. Ce serait desservir un collègue aussi précieux dans la survie des humains.< /i> La bonne excuse…

- Je m’en voudrais aussi d’abîmer le bras d’un agent des forces de l’ordre. Je n’ai pas prévu de passer ma nuit au poste. On pourrait peut-être remettre ce bras de fer à un autre jour ?

Et toi, qu’aimes-tu faire à part te faire embarquer dans des rendez-vous calculé par ton ami. Non, laisse-moi deviner. De la muscule au vu de tes bras, non ? < /i>

Il suit le regard de Zorah vers son bras. Est-ce qu’elle le mate depuis le début ? Est-ce que c’est pour ça qu’elle voulait faire un bras de fer, sachant pertinemment qu’elle perdrait ? Pourquoi juste le voir de plus près ? C’est toujours mieux que d’être obsédée par les pieds…

- C’est notre outil de travail, on est bien obligé de passer par là.

En intervention, il faut compter entre 23 et 37 kilos de tenue et équipement en fonction de l’équipement, plus le poids des personnes parfois inconscientes à sortir de là, plus la force nécessaire pour défoncer certaines portes, déplacer certaines poutres (vive les maisons américaines pratiquement toutes en bois) et j’en passe. Évidemment qu’il est primordial qu’ils soient en santé et en forme. Marcus peut en témoigner, ils ont des entrainements réguliers pour s’assurer qu’ils soient toujours parés au pire et que leur cohésion de groupe soit idéale.

Pour ce qui est de ce qu’il aime faire, Akram n’est pas du genre à beaucoup parler de lui et ce genre de question le met toujours autant dans l’embarras malgré son âge avancé.

- Contrairement à toi, j’aime prendre mon temps. Me balader, aller voir un film au cinéma, sortir avec des amis même si certains font des coups en douce comme ce soir. Bref, des choses qui devenaient compliqué à faire en Syrie.

Il réfléchit un court instant à ce qu’il pourrait ajouter. Il ne compte pas lui parler des petits boulots qu’il lui arrive de faire en parallèle, ni trop parler de son passé. Il estime en avoir déjà trop dit.

- Je rends aussi visite à de vieux amis en maison de retraite. Ils ont un tas d’histoires à raconter et eux aussi aimeraient prendre leur temps. Peut-être ira-il y rendre visite à Zorah dans quelques années ?

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I don't grant wishes but for you,
I'll make an exception.

L’autre me propose de décaler ce petit défi à un autre jour. Un bras de fer comme un autre rendez-vous secret ? Oùlàààh. Non merci. Cela alimenterait les folles idées des deux compères qui nous ont obligé à venir ici. Quoique ça me botterait bien de me confronter à quelqu’un qui exerce une autre profession que la mienne. Si son métier demande à sculpter son corps, entre autre, ce serait assez intéressant.

Il enchaîne en répondant à ma question. Ses activités me semblent être semblables à celles des petits vieux. On a donc autant de temps à perdre lorsqu’on travaille en tant que pompier ? Une autre information intéressante parvient à mes oreilles, monsieur vient de Syrie. Pays voisin, limitrophe du mien. Assez étrange de constater que nous venons de deux pays si proches et constamment sous des tensions politiques ou même en guerre. Si je peux remercier les Etats-Unis d’une chose ce n’est pas leur grande aide dans les grands conflits mondiaux. Non, c’est plutôt pour l’infine chance qu’ils donnent à certains réfugiés ou étrangers de recommencer une vie chez eux. Même s’il j’insiste pour dire que ce si grand pays et si fortuné est un pays encore plus corrompu que tous les autres, toujours en train de chercher la merde quelque part afin de tirer quelque chose.
Ne serait-ce pas la même chose ici à Sunnydale avec ces mordeurs ? Foutre le bordel ? Dans quel but ? S’ils bouffent tous les humains il n’y aura plus rien à se mettre sous la dent, littéralement.
Il poursuit sur le terrain des maisons de retraite. J’ai en face de moi un homme qui aime rêver. J’ai donc un grand enfant qui adore écouter papy et mamie lui conter des légendes. J’espère qu’ils ne perdent pas leur tête pendant le récit, ce serait assez terrible de n’avoir jamais la suite. Une histoire sans fin en somme.

« Comment ça des vieux amis en maison de retraite ? Agis-tu comme un bénévole qui vient lire pour apaiser leurs douleurs ? Leur tenir compagnie le temps de quelques heures en jouant aux dames ou au loto ? » l’interrogeais-je en buvant quelques gorgées.

Et c’est là où on se serait croisés ? Si ma grand-mère avait été toujours en vie, certainement. Sa tête me dit toujours quelque chose. Peut-être dans une mosquée ? A l’entrée tout du moins ?

Ah putain, je vais devoir effectuer mon zakat. Je viens d’y penser. Merci Akram, tu me fais penser à la manière dont se doit d’être une bonne musulmane. C’est un bon point pour toi. On pourra peut-être devenir potes… Au bout de dix ans.

« Tu fais ça à cause du zakat c’est cela ? Ou c’est vraiment parce que ça te botte de faire cette activité ? » demandais-je assez curieuse.

Je crois que ça m’intrigue ces gens attachés aux personnes âgées. Je peux les comprendre ayant été très proche de ma grand-mère. Leurs enseignements sont précieux. Malheureusement leurs souvenirs se mélangent et ils ressemblent plus à des légumes qu’à des âmes vivantes. Afin de ne pas voir la même chose chez ma grand-mère, je l’entraînais avec des jeux de mémoire (oui le memory card), chantait avec elle des chants irakiens, faisait des puzzles (et j’ai pourtant horreur de cela) ou me promenait avec elle. Je regrette néanmoins d’être partie loin d’elle et ne pas avoir pu profiter un peu plus d’elle. Oh ma très chère Jaddatî , tu me manques beaucoup.

Putain. Putain. Putain. Je sais. Je sais où je l’ai vu ! Un éclair vient d’illuminer mon visage. Je suis sûre de ma victoire !

« Et… je crois savoir où nous nous sommes croisés ! C’était au Bron... » je ne peux finir car je suis
interrompue par l’arrivée d’une délicieuse odeur.

Le serveur vient d’apporter les plats. Il a le chic pour arriver au moment opportun. A croire qu’on veut me faire taire ! On dirait presque un mauvais gag. Je dévore mon assiette des yeux, je sers de l’eau à tout le monde. Ma bonté naturelle j’imagine. Ou bien je suis assez contente de mon plat. Je reprends :

« Je disais donc. Je sais où je t’ai vu. Au Bronze. Lors d’un concert ou un truc dans le genre non ? » formulais-je en prenant ma fourchette afin d’attaquer mon plat.

Si c’est cela c’est bien facile, j’y suis allée quelques fois après l’attaque. J’ai dû le recroiser peu de temps après certaines rondes j’imagine. C’est bien plus probable que cette histoire avec les maisons de retraite.

« Vous étiez présents tous les deux lors de … l’accident ? Vous savez, il y a eu certains ragots sur ce qui s’était passé là-bas. » m'adressais-je aux deux amis tout en découpant ma nourriture.

Ne sait-on jamais. Des fois qu'ils auraient entendu certaines choses douteuses. Une information juteuse sur ces mordeurs du soir. Peut-être que je pourrais aller rôder tel un chasseur, traquant ces monstres.

«Oh non, tu ne vas pas commencer Zorah. On ne va pas parler du travail!» rouspète mon amie.

Ma fourchette attrape un morceau, je le mâche dans ma bouche. Je ne suis pas surprise par sa remarque. Que c'est dur d'être soi-même et de devoir fournir des efforts surhumains comme je le fais. Je n'y peux rien si tout semble toucher à mon boulot. C'est plus fort que moi!

«C'est ce qu'on appelle une discussion Julia. On parle d'un sujet puis on embrigue sur un autre. Tu préfères que je lui parle de l'augmentation du prix des serviettes hygiéniques peut-être ? De la taxe rose même ? On peut parler de ce sujet-là. Comme vous êtes des mecs, que pensez-vous de devoir payer plus pour certains produits ? Pour vous par exemple ce serait à propos de vos fringues. Incroyablement confortables mais beaucoup plus chères. N'êtes-vous pas tout aussi révoltés que nous ? Cela ne vous en bouche-t-il pas en coin ?» tentais-je alors de changer de conversation.

Je fais un sourire entendu à Julia. Elle me répond avec ses jolies dents. Aha, au moins elles ne sont pas aussi pointues que...
Oh merde. C'est bien lui. Je viens enfin de comprendre. Cette fois-ci je tiens mon couteau dans ma main. Me dites pas que c'est l'un d'entre ces bêtes ? Putain. Il va falloir que je m'éclipse avec lui... Mais comment ? Vais-je devoir jouer finalement la femme qui tombe d'un seul coup amoureuse d'un homme qu'elle vient de rencontrer. Oh beurk.
Je regarde à nouveau Julia. Puis Markus. Il fait toujours jour putain! Et si... Et si ça sortait la nuit... Roh merde.

«Oh Akram, excuse-moi tu peux m'accompagner dehors pour...»

Trouver une putain d'excuse... Ah oui je sais. On va faire comme tous ces films débiles.

«...fumer une cigarette. Tu dois être doué pour allumer l'étincelle non ?»

Julia semble surprise et lance un regard à Markus. Je ne sais pas comment je vais pouvoir expliquer l'absence d'Akram.

Les mots arabes:

Comment ça des vieux amis en maison de retraite ? Agis-tu comme un bénévole qui vient lire pour apaiser leurs douleurs ? Leur tenir compagnie le temps de quelques heures en jouant aux dames ou au loto ? Décidément, elle ne peut pas s'empêcher de tourner la discussion en interrogatoire. Est-ce typique des policiers ? Il lui semblait pourtant qu'elle n'avait pas forcément très envie de faire connaissance... Mais qu'est-ce qui lui a prit d'utiliser l'expression "vieux amis" ? Par chance, elle ne s'imagine pas une seconde qu'il puisse les connaitre depuis plusieurs décennies lorsqu'ils étaient encore physiquement plus jeunes qu'eux (ils sont techniquement toujours plus jeunes que lui).

- Ca m'arrive, oui. Donner le moins de détails, c'est peut-être la solution non ? Et si au contraire ça soulève encore plus de questions et de soupçons ?

Tu fais ça à cause du zakat c’est cela ? Ou c’est vraiment parce que ça te botte de faire cette activité ? Akram esquisse un petit sourire amusé à la mention de la zakât.

- Je n'ai pas besoin de ma religion pour passer du temps avec des personnes que j'apprécie. Je me demande si je ne fais pas plus ma zakât ici, avec Marcus qu'à la maison de retraite... Oui, c'est bien Akram ! Reporter l'attention sur Marcus et son goût étrange pour les relations arrangées. Est-ce que ça se guérit seulement ce genre de chose ?

Et… je crois savoir où nous nous sommes croisés ! C’était au Bron... Gloups... Le coeur d'Akram a bien faillit manquer un battement. Le serveur arrive pile au bon moment pour couper court à la discussion. Ouf !
Il leur sert leurs plats encore bien chaud. Miam ! La chaleur qui s'en dégage suffit à donner l'eau à la bouche à l'ifrit. Le serveur le prévient que son plat est très chaud et qu'il faut faire attention. Tu parles... Akram fait mine de souffler dessus la première fois qu'il apporte sa fourchette à sa bouche mais est tout de même très heureux d'avaler quelque chose de "trop chaud" pour les humains. Est-ce que quelque chose peut vraiment être trop chaud pour un ifrit ?

Je disais donc. Je sais où je t’ai vu. Au Bronze. Lors d’un concert ou un truc dans le genre non ? Ah mince, il l'avait presque oubliée avec ses questions. Elle se rapproche de plus en plus de la réalité, pourvu qu'elle s'arrête là. Le Bronze c'est le genre d'endroit où on croise plein de monde, non ? Rien ne dit qu'elle se souviendra l'avoir vu lors de cette fameuse soirée. Par chance, rien ne dit qu'elle se souviendra de ce qu'il a fait ce soir là.

- Il y a des chances, oui. Il y a toujours plein de monde là-bas, on a dû s'y croiser sans vraiment faire attention. Et puis il parait que j'ai un visage assez commune... Tu parles...

Vous étiez présents tous les deux lors de … l’accident ? Vous savez, il y a eu certains ragots sur ce qui s’était passé là-bas. Et merde... Elle brûle de plus en plus. Marcus s'apprête à prendre la parole, sans doute pour appuyer les dires de Zorah. Il sait qu'Akram était là-bas ce soir mais il croit qu'il est partit avant que tout déconne. Après tout, Akram s'en est sortit sans la moindre égratignure et surtout, il s'est éclipsé juste au moment où les secours arrivaient. Par chance, Julia coupe l'herbe sous le pied de Marcus. Akram ne l'a jamais autant aimé.

C'est ce qu'on appelle une discussion Julia. On parle d'un sujet puis on embrigue sur un autre. Tu préfères que je lui parle de l'augmentation du prix des serviettes hygiéniques peut-être ? De la taxe rose même ? On peut parler de ce sujet-là. Comme vous êtes des mecs, que pensez-vous de devoir payer plus pour certains produits ? Pour vous par exemple ce serait à propos de vos fringues. Incroyablement confortables mais beaucoup plus chères. N'êtes-vous pas tout aussi révoltés que nous ? Cela ne vous en bouche-t-il pas en coin ? Marcus échange un regard confus et apeuré à Akram. Non non, ils n'ont pas forcément envie d'aborder ce genre de sujets avec elles. C'est toujours une mauvaise idée de donner son avis sur ce genre de chose. C'est un peu comme "J'ai grossi, tu ne trouves pas ?" ou "Comment je suis aujourd'hui ?" Il n'y a AUCUNE bonne réponse. Comme un grand sage dirait : Fuyez pauvres fous.

Oh Akram, excuse-moi tu peux m'accompagner dehors pour.....fumer une cigarette. Tu dois être doué pour allumer l'étincelle non ? Marcus lui fait un clin d'oeil entendu, comme si c'était un bon signe pour Akram. Evidemment, il ignore la vraie nature du jeune homme. Allumer l'étincelle, un double sens qui pourrait amuser mais en ce moment, Akram n'a pas vraiment envie de rire... Remarque, s'il sort il pourra peut-être s'enfuir ? Prétextant voir un truc plus loin dans la rue, entendre un cri dans une autre ruelle... ce serait particulièrement lâche mais...

- Je te suis. Fou parmi les fous, Akram se lève et suit Zorah jusque dehors. Une fois la porte refermée dans leur dos, il sort son briquet de sa poche, espérant naïvement qu'elle décide de vraiment sortir une cigarette... Et dire qu'il est là à attendre de voir à quelle sauce il va être mangé alors que son plat encore bien chaud l'attend à l'intérieur... Monde cruel.

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I don't grant wishes but for you,
I'll make an exception.

Je suis plus ou moins contente. Le plan fonctionne. Je prends mon verre que je bois d'une traite. Je ne bois pas d'alcool mais il faut se donner du courage. Je ne suis pas sûre de pouvoir revenir.
Je dois en plus faire comme si tout allait bien

« Souhaitez-moi bonne chance!» je signe d'un clin d'œil.

En me retournant je reprends mon souffle. Je n'ai pas peur. Ou plutôt je ne suis pas effrayée pour mon cas. En revanche, j'ai peur pour tous ceux qui se trouvent dans les parages. Au moins, à l'extérieur, je pourrais diminuer le nombre de blessés. Discrètement, je prends mon couteau et le glisse dans mon sac. J'ai bien d'autres outils dans celui-ci mais vaut mieux être armée comme jamais. Ces créatures sont des pourritures. Heureusement que je sais comment les exterminer. Malheureusement, je ne peux pas casser une chaise en plein restaurant.

Discrètement, je remplis mon verre d'eau. Ce n'est pas de l'eau bénite mais cela suffira pour une petite distraction.
Le vampire et moi-même sortons. Il est derrière moi, ce qui est loin de me déplaire. Alors quoi, tu penses que tu vas te nourrir de mon sang aujourd'hui ? Tu peux rêver! TU n'auras ni le sang de ton pote, de ma collègue ni même le mien. Tu vas pourrir en enfer, c'est bien là qu'est ta place.
Nous jouons nos rôles à la perfection. Charmant. Ces monstres sont doués d'un don pour le jeu d'acteur et du déguisement. Tu m'étonnes qu'ils tombent tous sous le panneau. Monsieur leur fait son numéro de charme. Et monsieur se la joue bien mielleux, je suis pompier moi j'éteins le feu. Tu vas voir le feu qui va t'allumer.

Monsieur s'arrête vers à l'extérieur. Il suit tellement bien les consignes. Je croyais que cela voulait aussi signifier de s'envoyer en l'air un peu plus loin. Il est vrai qu'on vient de se rencontrer et que nos amis nous attendent à l'intérieur, cela n'aurait pas été respectueux. Il va falloir être plus subtile et le diriger un peu plus loin. Si je le plante devant tout le monde je sens que ma version des faits ne sera pas entendue.

Je regarde les alentours. Non, c'est vraiment trop risqué. Il y a des passants, des victimes potentielles. Je ne peux pas les inclure dans cette bagarre. Trop de témoins également. Mais l'environnement regorge de voitures dans lesquelles je pourrais me débarrasser de son téléphone. Est-ce qu'il y a des caméras dans le coin ? Je crois en voir une avec la banque. Définitivement un mauvais plan.

Galant comme il est - il joue tellement bien le jeu ce salopard- celui-ci m'offre le feu. Je feins d'être gênée par la situation, jetant des regards assez gênés vers les fenêtres. Rooh bordel, je vois Julia susurrer à l'oreille de son compagnon. Non Julia, si tu ne nous vois plus revenir d'ici 5 minutes ce n'est pas parce que nous allons passer un agréable moment. Non, je vais tout simplement éliminer la nuisance de manière définitive mais à l'abri de vos regards pervertis. Je trouverai un motif. Monsieur s'est senti... malade ? Non, il vaut mieux choisir une autre raison. Un imprévu, quelque chose qui semblait grave. Non, il faudra rester assez floue. Après tout je suis flic, je devrais être la reine du mensonge.

« Aha nooon... attends... pas ici.» lui dis-je en l'agrippant par le bras afin de l'amener un peu plus loin, plus vers les portes des employés.

En l'amenant je me rends compte de l'ampleur des futurs dégâts à venir. Monsieur doit souvent s'entrainer au vu des muscles que j'ai pu sentir. Il ne va pas falloir qu'il m'agrippe. Qu'est-ce que j'ai déjà dans mon sac ? Mon arme à feu, un taser, ma bombe au poivre. Ah oui, c'est parfait ça. Il risque probablement d'hurler, ce qui reste problématique. Mais entre ça et un coup de feu tiré en pleine rue, je crois que j'ai choisi mon camp.
J'arrive vers l'arrière du restaurant par l'entrée du staff. Très romantique avec les odeurs, les poubelles, la crasse. Fort heureusement, je ne vois pas de caméras ni de passants. Une porte avec un numéro d'une demoiselle qui serait ravie de passer un moment coquin. C'est le coin rêvé de tous ces amants et infidèles pour faire leur petite affaire. Le coin rêvé pour lui faire penser qu'il va passer à la casserole. Ah, ça me dégoûte.

« Aaaah, maintenant nous sommes enfin seuls. C'est bien mieux, tu ne trouves pas ? Pas de Marcus ou de Julia pour nous espionner. Le rêve, n'est-ce pas ?» lui murmurais-je imitant ces femmes à la télévision tout en lâchant son bras.

Je mets une mèche de mes cheveux derrière les oreilles. Les femmes font souvent ce geste-là en présence des hommes. C'est bien comme ça qu'on fait pour les séduire? Minauder, faire comme si on était faibles ? Oh mon dieu Zorah, si ton frère te voyait il serait tellement... horrifié. Quelle gêne. Tous mes ancêtres doivent se retourner dans leurs tombes. Je suis vraiment désolée.
Il faut que je garde le cap. Il ne doit pas savoir quelles sont mes véritables intentions. Et lui recommence avec son briquet. Je croyais véritablement qu'ils avaient peur du feu. Celui-ci n'en a rien à faire. Dommage, je n'ai pas d'essence avec moi. J'aurai pu lui en déverser puis lui prendre son briquet. Et hop, un petit feu de joie. Avant on brûlait des sorcières, maintenant ce sera au tour des vampires.

« Tu sais... finalement je crois que j'ai envie de faire un bras de fer avec toi, maintenant.» lui adressais-je par un sourire tout en ayant mon verre à la main.

Je laisse planer un certain silence qui se veut significatif. Je le laisse imaginer n'importe quoi. Je me prépare mentalement à l'attaquer. Je peux y laisser ma vie alors je dois choisir le bon moment. Je ferme mes paupières, les rouvre et j'observe l'homme d'une trentaine d'années. Pourtant si jeune. Quel dommage. Il va devoir y passer.

Soudainement, je lui jette le contenu de mon verre sur son visage. Je joue sur l'effet de surprise, il faut pas déconner ils ont une force titanesque. Je l'ai déjà senti. Je jette le contenant par terre et je prends tout de suite la bombe au poivre que je lui dirige dans les yeux. Tu ne l'avais pas vu venir, hein Dracula?

« Alors t'aimes ça, prendre ton pieds sale suceur ? C'est comme ça que tu réussis à choper tes victimes, tu te fais passer pour un putain d'humain et tu les bouffes lorsqu'ils se rendent compte de rien ?» ce sont plus des questions de rhétoriques. La réponse est bien évidement que oui, il adore cela. Nier ne ferait qu'accentuer le mensonge qui l'habite.

Je fouille rapidement dans mon sac. Non, pas mon arme à feu Zorah, on ne va pas rameuter plus de monde. On prend le couteau, c'est plus discret. Et le taser. On ne sait jamais. Je n'ai aucune idée de si ces trucs peuvent être utilisées sur eux. Je veux dire, de manière temporaire pour les immobiliser.

« Je me souviens de toi. De tout! T'étais là au Bronze. Putain, et dire que toi, toi t'arrives à te balader en plein jour, j'y crois pas! C'est comme ça que t'as réussi à te casser ? Tu voulais te faire Marcus en entrée, Julia pour le plat de résistance et moi éventuellement pour le dessert ? C'est terminé.»Je serre le couteau avec mes deux mains, laissant mon sac à terre. Tant pis pour le taser.

Je m'élance avec le couteau à l'endroit où l'on m'a appris à les tuer. C'est peut-être pas de sa faute si on l'a transformé. Néanmoins, cela deviendra la mienne s'il survit encore fait de nouvelles victimes. Tant pis Akram, tu diras bonjour de ma part à Allah.

Un élément me perturbe, son corps est toujours là, le temps me paraît long. Ai-je rêvé ? Non, mon regard se dépose là où j'ai décidé de porter le coup fatal à mon date du jour, mes lèvres tremblent. Je laisse le couteau planté dans Akram. Je recule, n'y croyant pas mes yeux. Oh putain, pourquoi ça fond ? Pourquoi n'est-il pas mort ? Pourquoi ?

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